Grand Prix de Monaco - 1
MONTE-CARLO - Privé de sa pole position, le pilote de Ferrari est
relégué à l'arrière pour avoir feint une perte de contrôle
Michael Schumacher est un tricheur. Il l'a une fois de plus démontré hier en
tentant de s'approprier de manière antisportive et indigne d'un champion du
monde la position de tête du Grand Prix de Monaco. Rappelez-vous du Michael Schumacher qui a déjà évincé Damon Hill de la piste
d'Adélaïde pour décrocher le titre mondial. De celui qui est déjà volontairement
entré en collision avec Jacques Villeneuve à Jerez pour l'empêcher de remporter
le titre. Et de celui qui a savouré -jusqu'à la lie- la honteuse victoire que
Rubens Barrichello avait été obligé de lui céder en Australie. C'est ce Michael Schumacher qui était en piste hier dans la Principauté. Alors que les dernières secondes de la séance de qualifications s'écoulaient,
et que la plupart des autres pilotes amorçaient leur tour le plus rapide, le
pilote de Ferrari s'est présenté dans le virage de la Rascasse comme un
débutant, feignant un blocage des roues avant et immobilisant sa monoplace tout
près du mur, certain de ne pas abîmer sa voiture et certain de nuire aux pilotes
qui le suivaient. Une vraie mascarade. Fureur dans le paddock Arrivant en trombe derrière lui, Fernando Alonso venait d'inscrire le
meilleur chrono de la séance dans le premier secteur du circuit et filait
vraisemblablement vers la pole quand les drapeaux jaunes ont été agités.
Le pilote de Renault a perdu ses trois dixièmes d'avance au passage et terminé
deuxième. Dans le paddock huppé de Monaco, la conduite du septuple champion du monde a
déclenché de grandes vagues de fureur et de moqueries. De nombreux pilotes et
même d'anciens champions du monde ont parlé d'une conduite indigne, d'un
scénario trop bête et trop gros pour être vraisemblable. «Schumacher est une disgrâce, a lancé Keke Rosberg, le père de Nico. Il
devrait démissionner de l'Association des pilotes sur-le-champ et ne plus jamais
prononcer publiquement le mot sécurité.» Jacques Villeneuve abondait dans le même sens. «On ne peut pas être champion du monde et faire une erreur comme ça, a-t-il
affirmé. Soit on fait exprès, soit on pilote en formule Ford. Même (Yuji) Ide en
début de saison n'aurait pas commis une faute comme celle-là. Je ne peux pas
comprendre comment Michael aurait pu faire cette erreur et s'arrêter à l'endroit
idéal pour ralentir les autres. C'est vraiment embarrassant.» Défense bien faible Pris à partie par les journalistes lors de la conférence de presse
subséquente, Schumacher s'est carrément fait demander s'il avait triché. «Je ne sais pas pourquoi vous me posez une aussi mauvaise question, a répondu
Schumacher. Je dois dire que c'est pas mal difficile à entendre. Si vous aviez
déjà eu à piloter sur ce circuit, vous ne poseriez probablement pas cette
question.» Schumacher a expliqué que les roues avant s'étaient bloquées et que sa
monoplace avait été déportée vers l'extérieur du virage. «J'ai tenté d'engager la marche arrière, mais cela n'a pas fonctionné ; puis
le moteur s'est éteint», a-t-il expliqué. Assis à ses côtés, Fernando Alonso se mordait les joues. «J'ai une opinion, mais je ne la révélerai pas ici», a-t-il répondu lorsqu'on
lui a demandé ce qu'il pensait de Schumacher. Immédiatement après la séance de qualifications, les commissaires ont
convoqué Schumacher pour entendre ses explications. Après neuf longues heures de délibération, d'étude des images vidéo et
d'analyse des données télémétriques de la voiture, les commissaires en sont
venus à la conclusion que «le pilote a délibérément stoppé sa voiture sur le
circuit à une période où il aurait normalement dû inscrire son meilleur chrono».
Une dernière ligne toute Ferrari En conséquence, tous les résultats inscrits par Schumacher durant les
qualifications ont été effacés. La pole a donc été décernée à Alonso, et
l'Allemand sera forcé de prendre le départ au dernier rang ce matin, aux côtés
de son coéquipier Felipe Massa. Encore une fois, la crédibilité du championnat du monde en prend pour son
rhume. Et malgré ses sept titres mondiaux, Schumacher démontre encore qu'il ne
sera jamais, au grand jamais, un grand champion. Source : http://www2.canoe.com/sports/nouvelles/f1/archives/2006/05/20060528-073000.html